La Fondation pour la Préservation de la Tradition Mahayana (FPMT) et la Nouvelle Tradition Kadampa (NTK) appartiennent toutes deux à la tradition Gelugpa du bouddhisme Mahayana. L’inspiration originelle et le guide de la FPMT est son fondateur, le défunt Lama Yéshé. Son souhait en établissant la FPMT était de diffuser les enseignements de bouddha (dharma) en occident, un souhait que la NTK s’efforce également de réaliser. Le fondateur de la NTK est le vénérable Guéshé Kelsang Gyatso. Il n’y avait aucun conflit entre les intentions de Lama Yéshé et de Gueshé Kelsang de diffuser le Dharma mahayana avec les bénédictions de leur guide spirituel Vajradhara Trijang Dordjéchang (1901-1981), et ils étaient des amis proches et des pairs qui participaient régulièrement ensemble à des pratiques spirituelles Gelugpa, incluant des rituels mensuels de Dordjé Shougdèn.

 

Lama Yeshé et Lama Zopa faisant la Poudja de Dorjé Shougden

Lama Yeshé et Lama Zopa faisant la Poudja de Dorjé Shougden

Vajradhara Trijang Rinpotché a largement propagé la pratique du bouddha de la sagesse Dordjé Shougdèn tout au long de sa vie. Lama Yéshé s’est engagé dans cette pratique tous les jours, et Lama Zopa, le principal disciple de Lama Yéshé, a pratiqué jusqu’à la mort de Lama Yéshé au début des années 1980. À l’origine, Lama Zopa avait beaucoup de respect pour Gueshé Kelsang. De son côté, la NTK n’a rien contre la FPMT et lui souhaite le meilleur — Plus le Dharma mahayana se répand dans le monde et mieux c’est.

 

La Nouvelle Tradition Kadampa est-elle une ramification de la FPMT ?

Non, la NTK n’est pas une ramification de la FPMT. La NTK n’est aucunement une ramification mais une continuation de la tradition Gelugpa principale. Ven Gueshé Kelsang a été demandé par son Maître, Vajradhara Trijang Rinpotché, de devenir l’enseignant résident de l’Institut Mandjoushri en 1977. Ceci a été publiquement exprimé par Gueshé Kelsang et Lama Zopa. Ce dernier a déclaré que lui même et Lama Yéshé souhaitaient tous les deux que Gueshé Kelsang en soit l’enseignant, mais Lama Yéshé pensait qu’une requête serait réussie seulement si elle venait de Trijang Rinpotché. Gueshé Kelsang a plus tard déclaré qu’à l’époque, il ne connaissait même pas l’existence de la FPMT et répondait à une demande de son maître.

Mots de Ven Gueshé Kelsang, Santa Barbara, États-Unis, 2 février 1996

Quand j’étais en Inde, j’ai reçu une invitation de l’Institut Mandjoushri en Angleterre par Lama Yéshé, qui était mon ami très proche au Tibet. Lui et moi étions du même monastère au Tibet et avions le même maître. Il m’a écrit et m’a demandé de venir en Angleterre pour enseigner le dharma. J’ai reçu cette invitation mais je n’ai pas répondu pendant deux mois. À cette époque, il m’était difficile de dire oui en raison de certains engagements envers les Tibétains locaux, et aussi je me demandais comment je pourrais enseigner alors que je ne parlais pas anglais ? Je manquais de confiance. Lama Yéshé était très astucieux ; il est allé rendre visite à mon Guru racine Kyabjé Trijang Rinpotché, et lui a demandé de me convaincre de venir en Angleterre enseigner le dharma. Il savait que si mon guru racine me le demandait, alors j’accepterais. J’ai reçu une lettre de Kyabjé Trijang Dordjéchang disant que je devais accepter cette invitation pour enseigner au moins trois sujets : le Guide de la Voie du Bodhisattva de Shantideva, le Guide du Milieu de Chandrakirti, et les enseignements du Lamrim — puis je pourrais retourner en Inde. Je suis allé le voir et lui ai demandé précisément si je serais capable de bénéficier aux gens et s’il y aurait de bons résultats ? Il m’a beaucoup encouragé et a fait de nombreuses prédictions sur de grands résultats. J’étais donc très heureux et j’ai accepté. En 1977, je suis arrivé à l’Institut Mandjoushri en Angleterre. C’était une très grande et vieille maison avec peut-être 10 à 15 résidents. C’était très poussiéreux, sale, et très froid. Pour moi, c’était très inhabituel. Peu après mon arrivée, j’ai commencé à enseigner le Guide de la Voie du Bodhisattva, ce qui a pris presque un an. Ensuite, j’ai donné des enseignements étendus sur le Lamrim , et après cela, j’ai enseigné le Guide du Milieu. Au total, cela a pris presque trois ans pour compléter mon engagement et j’étais très heureux de retourner en Inde. Mon Guru racine Trijang Rinpotché était là et il était très âgé ; ma mère et mes nombreux amis spirituels étaient là. Lama Yéshé a également accepté mon retour en Inde, donc j’étais sur le point de rentrer. Mais ensuite, les gens de la communauté de l’Institut Mandjoushri ont vivement insisté pour que je reste. Ils ont pris de nombreux engagements, promettant de pratiquer de manière pure, de prendre en charge ce que je désirais et de respecter mes souhaits. Tout le monde signa une lettre me demandant de rester, et certains ont pleuré. L’invitation de Lama Yéshé avait pris fin mais il y avait une nouvelle invitation de la communauté, maintenant bien plus grande avec peut-être 40 à 50 étudiants. Tout le monde a signé cette invitation en y associant de nombreuses promesses. J’ai donc accepté. Puis progressivement, je suis devenu un sujet de la Reine d’Angleterre. J’espère plus tard devenir son ministre afin de pouvoir aider le peuple tibétain à obtenir sa liberté ! Je plaisante. C’est mon histoire.

La source originelle des enseignements tant de la FPMT que de la NTK est Trijang Rinpotché, car il fut le principal maître de Lama Yéshé et de Gueshé Kelsang. Cependant, la présentation des enseignements des deux traditions et leurs organisations internes ont évolué très différemment au cours des cinq dernières décennies. La FPMT est beaucoup plus orientée vers la tradition tibétaine que la NTK. Par exemple, les enseignants seniors des centres de la FPMT tendent à être des moines tibétains, tandis que dans la NTK, ils sont de nombreuses nationalités différentes.